Une banale soirée

Une soirée comme les autres,
Une notification
C’est une amie, cette amie, celle avec qui s’est compliqué,
Parfois.
Elle a un texte à me soumettre,
Érotique.
Je veux lire ?
Oui bien sûr, la question ne se pose pas
Mais elle la pose,
À chaque fois.
Je l’ai dit : compliqué parfois.
Elle l’envoie
Mon corps anticipe déjà
Je ne l’écoute pas.
Plus tard,
Quand je lirai,
Plus tard.

Dans ma chambre, sous ma couette.
Enfin,
Je lis,
Je lis enfin et j’aime
Je lui dis,
Elle aime que j’aime.
À nouveau,
Je lis,
Je lis à nouveau et je m’aime.
Enfin.
Elle veut savoir.
Si je m’aime ?
Oui bien sûr, la question ne se pose pas
Mais je ne réponds pas
Je n’ai pas ses mots
Je les aurais eus, j’aurais répondu
Je lui aurais dit qu’alors que je glissais une main sur mon membre érigé
Qu’alors, je l’imaginais, écrivant, jouissant
Je lui aurais dit qu’alors que ses mots dansaient devant mes yeux
Mes doigts, eux, dansaient en d’autres lieux
Qu’alors que ses mots virevoltaient
Que mes reins se cambraient
Que ma main glissait
Et que j’ai joui
Oui, que j’ai joui
Glorieuse soirée !

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