« Ah, vous vous êtes mariés sous contrat, mais ce n’est pas très romantique »
J’ai eu droit à cette réaction lors de la réception dudit mariage. Ce soir-là, et de nombreuses fois par la suite, les réflexions à la limite de la condamnation ne manquent, les questionnements : « mais l’un de vous deux a de l’argent », les accusations de mesquinerie, voire de manipulation : « il t’a forcée ? »
Moi, immanquablement, de rappeler à mon interlocuteur que le mariage est avant tout contrat civil signé librement entre deux parties, confirmant ainsi, aux yeux de certaines, mon manque de romantisme.
N’en déplaise à certaines, oui, les femmes, je vous interpelle. N’en déplaise à certaines, le mariage n’a rien de romantique, il s’agit bel et bien d’un contrat au bas duquel deux personnes apposent une signature. Ce faisant, elles s’engagent à un certain nombre de devoirs prévus dans le code civil :
De plus, ces personnes peuvent être contraintes si elles ne remplissent pas leurs devoirs.
Rien de plus aride qu’une série de textes de lois qui définissent de manière ferme et irrévocable des règles à appliquer dans le contrat qu’est le mariage.
Combien lisent ce à quoi ils ou elles s’engagent en mettant un gri-gri en bas d’une page de registre de mairie ? Combien ?
En préparant ce mariage, nous avons pris le temps de discuter de notre union, l’amour était là, de manière indéniable, mais il n’était pas la pierre angulaire de notre alliance. En nous mariant, nous nous sommes offert un cadre légal, protecteur pour fonder une famille. En nous mariant, nous avons prévu de protéger nos patrimoines respectifs, présents et à venir. Avant de nous marier, nous avons aussi prévu notre séparation et les conditions dans lesquels nous aimerions que cela se passe. Nous avons fait tout cela car, nous avons pris l’engagement réciproque d’être des partenaires de vie. C’est là tout le sens du mariage à mes yeux, travailler ensemble à la réussite d’un projet commun.
Tout cela n’est pas très romantique, je le concède volontiers…
Cependant, à l’aube de l’anniversaire de nos 20 ans de mariage, je me permets d’affirmer qu’il y a du bon à traiter le sujet de mariage avec objectivité.
Cela n’empêche en rien la jolie robe (ivoire, au décolleté généreux), le voile (en dentelle), la fête (200 convives), le père de la marié ému, le cousin ivre qui vide une bouteille de champagne sur la tête de la mariée (grrrr), mais je m’égare. Un jour, peut-être je vous raconterai tout cela. Dans l’attente, aimez-vous, mariez-vous, si vous voulez, mais pensez tout de même au contrat de mariage, on ne sait jamais : quasiment un mariage sur deux se termine par un divorce…