Les poulpes partie 8

La faille

Le trajet se passa sans heurt. Quand la fourgonnette s’arrêta, Marc entendit une porte claquer puis la porte coulissante s’ouvrit. Il descendit et regarda autour de lui. Ils étaient dans un hangar, un entrepôt peut-être, à en juger par les piles de cartons alignées contre les murs.

Il demanda : « Où sommes-nous ? »

« Cela n’a pas d’importance », répondit Lilas. « Suivez-moi s’il vous plaît. »

Elle se dirigea vers le fond du bâtiment. Marc lui emboîta le pas machinalement. Il était à la fois excité et anxieux par la perspective de bientôt traverser la faille. Il n’avait pas eu beaucoup de temps pour y penser, mais maintenant qu’il marchait derrière Lilas, le poids de sa décision se faisait sentir. Il redressa les épaules et résolu, il suivit Lilas.

Après une succession de couloirs, de portes, de petits bureaux traversés, ils arrivèrent à une pièce qui ressemblait à une salle d’attente. Un homme et une femme étaient debout au milieu de la pièce. L’homme l’évalua du regard puis tendit la main. « Karl » dit-il en serrant la main de Marc puis en présentant la femme « Madame Megsy, elle dirige l’opération. » La femme serra la main de Marc qui se présenta à son tour.

« Nous savons qui vous êtes », dit Karl en faisant un clin d’œil à Marc. Il se tourna vers Lilas et la congédia : « Merci Lilas, nous prenons la suite. » Lilas hocha la tête, puis sortit sans un regard pour Marc. Karl prit le bras de Marc « Je vais vous accompagner au vestiaire, vous devrez prendre une douche et revêtir une tenue stérile. C’est pour limiter la propagation de micro-organismes entre les deux planètes. »

« Ah ! Oui, d’accord. »

Marc et Karl passèrent une porte vitrée, laissant madame Megsy derrière eux. Marc prit une douche et se changea dans un box prévu à cet effet. Quand il sortit, Karl l’attendait. Il portait la même tenue que lui.

« Je vous accompagne jusqu’à l’orée de la faille », expliqua-t-il, devançant la question de Marc.

Karl posa une main rassurante sur l’épaule de Marc : « Souvenez-vous juste d’une chose, au moment de traverser, ne retenez pas votre respiration sinon ça fait un mal de chien. »  Karl conduisit Marc par une porte. La main de Karl toujours sur son épaule, Marc se laissa guider docilement.

Quand il pénétra dans la pièce, le regard de Marc se fixa instantanément sur la surface brillante qui couvrait les trois quarts du mur du fond. Marc essaya de comprendre ce qu’il voyait, la surface était comme un miroir. Il voyait son reflet à côté de Karl, mais avec une légère distorsion.

Marc le regardait en souriant. « Et oui, c’est la faille… »

Il poussa Marc doucement en avant « Allez-y maintenant. »

Marc avança doucement jusqu’à arriver à quelques centimètres, il posa la main pour toucher la surface. Il ressentit un léger picotement au bout de ses doigts. Il jeta un regard à Karl. Ce dernier l’encouragea avec un sourire et un hochement de tête. Karl se souvint qu’il ne devait pas bloquer sa respiration. Alors en respirant le plus calmement possible, Marc fit un pas en avant et franchit la faille.

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