Le siège

 

J’ai entrepris un siège que je ne peux tenir

Tes défenses sont solides et je n’ai pas les armes.

Je le sais désormais, je n’aurai pas ta bouche,

Je n’aurai pas ton corps et encore moins ton cœur.

Je voudrais tempêter, crier, te supplier,

Mais entre nous se dressent des murailles de silence.

Alors je reste là, car je ne sais que faire,

Je contemple, accablée, les ruines qui m’entourent,

Notre amitié perdue, dévastée par mon fait.

Je touche un souvenir, sous mon doigt, il s’effrite.

Un vent glacé m’étreint et me fait frissonner.

Il lève cendres et scories, tant de moments perdus.

L’air est irrespirable, les braises transpercent ma peau,

Les cendres me piquent les yeux, m’empêchent de respirer.

Je devrais m’en aller et quitter ce ravage.

Pourtant je reste là, car je ne sais comment,

Comment abandonner et pourquoi renoncer ?

J’ai perdu, je le sais, tout du moins, je le crois

Pourtant j’espère encore que tu me fasses gagner.

Je devrais m’en aller, je devrais renoncer

Et laisser derrière moi ces ruines abandonnées.

Et non, je reste là, je crie, tempête et rage

Je reste et m’avilis au pied de tes murailles.

J’ai perdu. Je devrais m’en aller, accepter ma défaite.

Je n’en ai pas la force. J’ai si froid loin de toi.

Les décombres qui m’entourent sont tout ce qui me reste.

Je les fouille, le cœur gourd, espérant y trouver

La faille qui fera tes murailles s’écrouler

J’ai entrepris un siège que je ne peux tenir,

Lancé une conquête qui ne peut aboutir,

Je le sais, et pourtant, je n’ai pas le courage

D’admettre ma défaite. Alors je reste encore.

Et oui, je reste là, me couche dans les décombres.

Je reste et j’en appelle à ta miséricorde.

Achève-moi, je t’en prie. Mets fin à mes souffrances.

S’il te reste pour moi un semblant d’affection,

Du haut de tes murailles, commande-moi de partir.

 

Le mois de septembre est bien entamé. Le défi des micronouvelles de l’été est terminé. Je n’ai pas participé tous les jours. Pourtant j’en ressors avec une certaine satisfaction. J’ai eu quelques idées qui pourraient, pour peu que je m’y attarde, faire la base de nouvelles.

Un autre défi vient de commencer, je ferai au mieux ;).

En parallèle, je compte travailler sur le recueil des Divagations, ainsi qu’une nouvelle en souffrance depuis trop longtemps.

Et bien entendu, au fil de l’eau, des textes courts ou poèmes que je publierai sur ce blog et sur twitter. Comme celui là, tout chaud sortit du four.

 

 
Photo by Matt Howard on Unsplash
 
 

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