Le nu

Bleue m’a fait l’immense honneur de lire mon texte. Son interprétation est disponible ici.

 

Une photo, une simple photo aura tout déclenché.
Une photo anodine, pour lui probablement
Mais pour moi, je le crains, il en fut autrement.
C’était la première fois que je voyais son corps.
Sa voix, je connaissais, elle me plaisait, je crois.

Elle me plaisait, c’est sûr, il me plaisait déjà
Et cette photo, de lui, de son torse découvert.
Pas de tête, de visage, anonymat oblige.
Pas de sexe non plus. Non pas de sexe ici
Un cadrage parfait à la naissance de l’aine.

J’ai regardé longuement. Et j’ai été surprise,
Tant je ne pensais pas qu’il allait me céder.
De simples taquineries, un peu de flirt aussi.
Non, je ne pensais pas quand j’ai lancé ce jeu.
Non, je ne pensais pas.

Et devant cette photo, et bien… je ne pensais plus.

Je ne pensais plus, ma foi je n’étais plus qu’envies.
Envie de m’approcher, de sentir son odeur.
Envie de le toucher, de sentir sa chaleur
Et d’effleurer sa peau pour en sentir le grain.
Embrasser ses tétons dressés comme un défi.
Les rouler sous ma langue et les sucer aussi.
Oui, ces tétons hardis nichés parmi ses poils.
Ils semblent doux ses poils, envie de les toucher,
Envie de caresser, envie encore en vie.

Non, devant cette photo, ah, non, je ne pensais plus.
Non, je ne pensais plus, je n’étais que désirs.
Désir de découvrir ce corps qui m’invitait
Cet abandon flagrant, cet appel nonchalant
A me laisser aller et à me joindre à lui,
Un désir d’accepter et de m’offrir aussi.
Désir d’abandonner mes préceptes moraux,
De traverser l’écran, traverser le miroir.
Désir de me livrer à lui, pieds poings liés,
Désir de posséder et être possédée.

Devant cette photo, non, je ne pensais plus.
Je ne raisonnais plus, il était tentation.
Et j’étais pécheresse, prompte à tout renier.
Des envies aux désirs, les dés étaient jetés,
Par une simple photo, mon sort était fixé.
Par une simple photo, j’étais en perdition.
Et plus je regardais et plus je ressentais,
Sa peau nue sous mes mains, ses tétons sous ma langue
Son odeur sur moi, partout autour de moi.
Et moi de regretter qu’il ait si bien cadré.
Et moi de regretter d’avoir même regardé,
De l’avoir conservée, cette simple photo.
Mais trop tard, bien trop tard, les regrets, bien trop tard.

Sa peau nue sous ma main, non, je ne pensais plus.
Ses tétons sous ma langue, je ne raisonnais plus.
Je regardais toujours. En moi, ce titillement,
Ma vielle amie perdue qui me rendait visite.
Oserais-je ?
Oserais-je regarder ?
Regarder cette photo, cette simple photo et me … ?
Oserais-je ?
Devrais-je le lui dire ?
Quel est le protocole ?
« Vous m’avez envoyé une photo et je vais me caresser, si vous y consentez ? »
Oserais-je seulement ?
Le lui dire ?
Et le faire ?
Il dira oui, je crois… il dira oui, c’est sûr.
Et alors, oserais-je ?
Une simple photo, sa peau nue sous ma langue,
Je ne pense plus qu’à ça.
Une simple photo, ses tétons sous ma main,
Je ne veux plus que ça.
Oserais-je ?

Un baiser dans son cou pour sentir son odeur.
Ma bouche qui descend et qui réclame un sein.
Ma bouche qui suçote et agace un téton.
Ma langue qui fait le tour et ma bouche qui reprend.
Ma main qui frôle une côte et se pose sur une taille.
Mes mains qui se rejoignent, dessinent des arabesques.
Sa peau qui s’offre à moi, à ma bouche, à mes mains.
Son corps qu’il m’offre à moi, je le sens sous mes doigts.
Et sous mes doigts, je sens, mon clito qui se gorge.
Et sous mes doigts, je sens, ma cyprine qui s’écoule.
Par une simple photo et par mes doigts agiles,
Je surfe sur cette vague. Elle est douce, elle est forte.
Et je ne pense plus, je ne suis plus qu’envie.
Je ne raisonne plus, je suis que désirs,
Pour ces seins, ces tétons qui me mettent au défi,
Pour cette peau qui m’appelle et pour ce corps qui s’offre
Et la vague qui m’emporte et emporte avec elle
Tous les doutes, toutes les craintes. Elle m’emporte et m’échoue
Devant cette photo.
Une simple photo.
Je crois que j’ai osé
Me laisser emporter.

 

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