- « Vous me défiez, ma chère. Prenez votre coussin. »
Je savais par ces mots que la punition n’allait pas tarder à tomber.
– J’attends.
Au téléphone, sa voix marquait une légère impatience.
Ne voulant aggraver mon cas, j’ai répondu doucement :
– Je l’ai, Maître.
J’ai essayé de mettre l’accent sur le M de Maître, comme il aime.
– Bien, vous allez vous donner du plaisir ma petite dépravée, mais…
Il jouait avec moi. J’avais appris à mes dépens, il fallait le laisser terminer ses phrases et en aucun cas ne le relancer. Alors, j’ai attendu, suspendue à son silence. J’allais pouvoir me donner du plaisir… cela ne pouvait être la punition.
Il a repris :
– Vous pouvez vous frotter, ma petite chatte, mais je vous interdis de jouir.
Ah, voilà… Interdiction de jouir. Je me suis empressée alors d’acquiescer d’un « oui, Maître. »
Je me suis allongée sur le ventre, le coussin entre les cuisses.
– Vous ne protestez pas ?
– Non, Maître, la punition est méritée, j’ai été insolente.
– Bien. Allez-y et n’oubliez pas de me raconter.
– Oui, Maître.
J’ai commencé à frotter mon bas ventre sur le coussin. Ce faisant, j’invoquais des sensations, des images et je les partageais avec lui.
En premier lieu, son poids sur mon dos, sa peau contre la mienne, sa chaleur…
Puis, rapidement, je le sentis en moi alors qu’il m’emplissait le cul, je sentis ses coups de reins fermes et appuyés. Je sentis sa main me tirant les cheveux, sa bouche sur ce bout de chair tendre entre le cou et l’épaule.
Je lui dis tout cela, le souffle court.
Je sentais mes seins se tendre, et cette pulsation dans le creux de mes reins…
Ah, il fallait que j’arrête, là, tout de suite, avant ce point de non-retour.
Quelle serait ma punition si je me laissais aller ? Je n’étais pas prête à le savoir.
Je roulai sur le côté.
– J’ai réussi à m’arrêter, Maître. Ça a été difficile, mais j’ai réussi.
– Très bien, j’ai entendu, vous n’étiez pas loin…
– Non, Maître…
Il resta silencieux. Je me mis à espérer. Était-il suffisamment satisfait de mon obéissance ?
Il me demanda comment je me sentais. Encore un peu essoufflée, je lui décris, mon cœur qui battait la chamade, mon antre avide de libération, les frissons de désir qui parcourraient mon corps.
Je lui dis comme j’aurais aimé qu’il fût là avec moi, comme j’avais envie de sa main sur moi.
Il m’écouta, impassible.
Presque.
J’entendais son souffle légèrement altéré. J’ai eu confirmation de son excitation quand il dit d’une voix plus basse :
– Recommencez.
Que je recommence ! S’il le fallait.
– Oui, Maître.
Je repris ma position. Le coussin entre les cuisses, je recommençai mes ondulations. Nul besoin, cette fois, d’invoquer des images. Mon corps n’avait qu’une envie : relâcher cette tension.
Je m’arrêtai in extremis.
Haletante, je l’informai de ma maîtrise.
– Bien, je sais comme ce fut difficile.
– Ca l’a été, Maître
– Je suis fière de vous.
– Allez-vous m’autoriser à jouir, Maître ?
J’ajoutai un « s’il vous plait » de circonstance avant de réaliser mon erreur.
Je l’entendis jubiler quand il me dit :
– Recommencez et interdiction de jouir.
Un hoquet m’échappa alors que je ravalais une protestation.
– Plait-il ?
Je balbutiai une excuse et poursuivie par un « oui, Maître » en me maudissant intérieurement de ma naïveté.
Quelques frottements à peine, mon corps était en feu !
Il fallait se re-te-nir !
J’envisageai un instant de désobéir, un instant seulement. Je ne devais pas, je ne voulais pas le décevoir !
Je roulai sur le côté à nouveau, triomphante.
– J’ai réussi !
Il me félicita chaudement, comme sa voix était douce à mon oreille. Elle apaisait presque cette tension qui tendait mon corps entier.
Presque.
Il me demanda à nouveau comment je me sentais, je lui dis.
Je lui dis mes seins douloureux de n’être pas touchés.
Je lui dis ma mangue dégoulinante.
Je lui dis les battements de mon cœur sur mon bouton.
Je lui dis tout cela et bien plus.
Il me félicita encore, me dit sa fierté de m’avoir pour soumise. Puis, il me dit :
– Vous pouvez jouir maintenant, mais à une condition.
Je n’entendis que la première partie, je pouvais jouir, enfin, me libérer.
Une condition ?
Je gardai le silence dans l’attente de la « condition. » Ce n’était pas le moment de faire preuve d’impatience. Surtout pas aussi proche de pouvoir me laisser aller enfin à cette vague qui avait failli m’emporter.
Sa joie quand il me dit d’une voix douce :
– Vous pouvez jouir, à condition de mettre quelque chose dans votre petit cul…
Que je me mette quelque chose ? Mais quoi ?
Il continua :
– Mettez-vous un jouet, celui que vous voulez.
La punition se transformait en récompense !
Avec délectation, je choisis un petit plug. Je lui dis quel jouet allait me prendre. Un peu de gel, le plug positionné, je repris mes frottements, joyeusement cette fois, une main entre les cuisses à l’entrée de mon con.
Tant que je pus parler, je lui dis, la chaleur, le plaisir qui arrivait. Je l’entendais m’encourager, son souffle aussi court que le mien, sa voix rauque ajoutant à mon plaisir.
Mes gémissements enflaient alors que je surfais enfin cette vague tant espérée.
Un cri à peine retenu traversa la distance nous séparant :
– Merci, Maître.
Et je jouis.