Je fume. Une cigarette slim. J’attends Damien. Il m’a prévenue qu’il aurait du retard. Ça passera pour cette fois. Un café noir refroidit devant moi. Je m’ennuie.
Je prends mon briquet et je joue distraitement avec. Perdue dans mes pensées, je prends peu à peu conscience de cette sensation d’être observée. Je devine, plus que je ne vois, un regard posé sur moi. Je fais mine de consulter le menu et j’observe les alentours à la dérobée.
Oui, cet homme, sur ma droite, il vient rapidement de tourner la tête vers son verre, un Perrier, à en juger par la bouteille iconique.
Hum, il est pas mal, entre deux âges. Et si… J’ai bien envie de jouer un peu, voyons si lui aussi.
Il regarde dans ma direction à nouveau. Je relève la tête et plonge mon regard dans le sien. « Oui, je t’ai vu, mon coco ». Il me sourit timidement, comme pour s’excuser de m’avoir dévisagée. Je souris à mon tour, largement, en rejetant un peu la tête en arrière dans cette attitude crâne qu’on me reproche parfois. « Oui, je t’ai vu… maintenant à toi »
D’un mouvement rapide, je tire sur ma robe et lui montre ma poitrine. Son expression surprise est délicieuse. Je me rajuste sans le lâcher du regard. Répondra-t-il, acceptera-t-il mon…jeu ?
Il semble hésiter et finit par détourner les yeux… Dommage, il me plait bien. C’est peut-être mieux comme ça.
Une main sur ma nuque, c’est Damien, il se penche à mon oreille « Je t’ai vu ma coquine », puis il m’embrasse. Je lui ris en haussant les épaules. Damien secoue la tête en riant doucement à son tour et s’assoit. Du coin de l’œil, je vois l’homme debout entre nos tables. Venait-il vers moi quand Damien est arrivé ? Probablement à en juger par sa mine déconfite. Je lui fais signe d’approcher. Dans un même temps, je glisse à Damien « Il me plait ».
Damien se retourne alors et d’un geste de la main, il invite l’homme à nous rejoindre.
Nous le regardons approcher lentement. Damien lui tire une chaise, lui serre la main. Moi, je pose un baiser sur le coin de ses lèvres. Le ton est donné.
D’un hochement de tête, Damien approuve mon choix. Nous nous présentons. Pendant que nous parlons, Damien pose une main légère sur la cuisse de notre nouvel ami qui ne bronche pas. J’en fais de même. Sylvain – c’est ainsi qu’il s’est présenté – me regarde, puis il regarde Damien. Un petit sourire apparait sur le coin de ses lèvres alors qu’il continue de nous parler.
Je remonte doucement la main le long de sa cuisse et retrouve celle de Damien. Nous nous disputons gentiment le terrain, un renflement évocateur dans cet entrejambe encore inconnu.
Je n’en peux plus d’attendre, je donne le signal du départ. « Allons-y, tu veux bien ? »
Il veut bien. Je lui prends la main et l’emporte avec nous en me félicitant du retard de Damien.
Ma revisite d’une histoire de Fran que je vous invite à lire sur son blog.